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Les livraisons d’engrais poursuivent leur baisse

Jean-François Ducret, président de la section biostimulants de l'Unifa, Delphine Guey, présidente, et Florence Nys, déléguée générale, lors de la conférence annuelle de l'organisation, jeudi 16 novembre à Paris.

À l’occasion de sa conférence de presse annuelle, le jeudi 16 novembre, l’Unifa a confirmé la tendance baissière des ventes d’engrais en 2021-2022 malgré l’absence de chiffres précis. Le démarrage de la nouvelle campagne a été en revanche « classique ».

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L’Unifa (Union des industries de la fertilisation) a regretté de ne pas être en capacité de dévoiler les statistiques pour la campagne 2022-2023, jeudi 16 novembre à Paris. Pour autant, « la tendance est baissière », fait part Florence Nys, déléguée générale de l’Unifa. En cause ? La sécheresse, les zones d’élevage qui ont fait l’impasse, mais aussi des assolements moins gourmands en azote avec l’étoile montante, le tournesol.

Les importations en force

Autre explication, la concurrence internationale. En effet, fin 2022, la Commission européenne suspendait temporairement les droits de douane sur les importations d’urée et d’ammoniac, laissant la porte grande ouverte pour les importations. « Les produits d’importation sont arrivés en masse en Europe, constate Delphine Guey, présidente de l’Unifa. Déjà, en 2022, l’importation d’engrais russe avait augmenté de 40 % par rapport à 2021. »

L’organisation a également vu de nouveaux pays arriver sur le marché, tels que le Qatar et Oman. « Des bateaux sont même arrivés du Vietnam, s’indigne-t-elle. Cela fragilise la production européenne. »

Premiers engrais décarbonés pour 2024

Toutefois, cette baisse ne surprend pas Delphine Guey, qui rappelle la nouvelle approche de l’Unifa : une fertilisation associée pour aller vers « le mieux d’engrais ». « Étant donné toutes les innovations apportées pour améliorer l’efficacité de la fertilisation, ce n’est pas étonnant de voir cette baisse », explique-t-elle. Si l’Unifa souhaite développer l’agriculture de précision en nutrition des plantes, elle n’en oublie pas ses objectifs de décarbonation.

Ainsi, les premiers engrais décarbonés pour les agriculteurs français seront disponibles en 2024. « Les céréaliers pourront réduire l’empreinte carbone de leur récolte de 20 % », annonce l’Unifa. Toutefois, cela aura un prix : le double d’une fertilisation classique. La filière appelle donc le gouvernement à soutenir cette transition pour « ne pas se tirer une balle dans le pied face aux engrais étrangers compétitifs ».

Un marché sous tension

Alors que l’Unifa s’imaginait un nouveau choc avec les conflits du Proche-Orient, le démarrage de la nouvelle campagne a finalement été « classique » avec des prix moins exorbitants que l’année précédente. « Le marché devient résilient à toutes ces perturbations », constate Delphine Guey.

Toutefois, l’Unifa reste prudente : « La Chine a annoncé qu’elle allait réduire ses exportations d’urée. Pour l’instant, nous n’avons pas encore vu de bouleversements sur le marché, mais nous savons qu’il restera tendu pour les cinq prochaines années », prévient-elle.

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